Effort de formation

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  1. La France il y a 150 ans
  2. La formation des maires

Le personnage du maire s’est vu peu à peu attribué différentes fonctions et tâches à accomplir. Cependant jusqu’à la fin du XIXe siècle le niveau intellectuel de certains candidats aux fonctions municipales ou même de maires en fonction posa des problèmesaux préfets recruteurs.

Voici le constat d’un député en 1831 :

« Messieurs, vous connaissez tous l’extrême difficulté que les préfets éprouvent à trouver des maires dans nos campagnes […]. Comment un préfet […] pourra-t-il y parvenir dans plusieurs communes où l’on compte à peine cinq à dix personnes qui savent écrire et dont aucune n’a le degré d’instruction nécessaire pour comprendre le langage des lois ? »

Souvent seul le secrétaire de mairie sait lire et écrire car dans la plupart des communes rurales il est l’instituteur. Tout se fait par lui, mais lui non plus n’est souvent un modèle d’instruction.

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La France il y a 150 ans 

L’instruction y est moins répandue ainsi que la connaissance du français : dans beaucoup de provinces, le patois reste la langue de communication habituelle. Cependant l’administration municipale est moins complexe. Les investissements budgétaires sont plus faibles ; jusqu’à la fin du siècle, les mêmes délibérations reviennent d’année en année et leur objet est limité :

La plupart des décisions sont prises au moment du vote du budget . Occasionnellement on convient de :

La construction des écoles et mairies n’interviendra qu’à la fin du siècle, ainsi que celle des lignes de chemins de fer. L’électrification et les lignes d’autobus ne viendront que plus tard.

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La formation des maires

La période la plus féconde pour la formation des maires a été la monarchie de juillet. Déjà en 1828, plusieurs avocats parisiens avaient fondé Le Journal des communes destiné à faciliter la connaissance des textes législatifs et réglementaires intéressant l’administration municipale. Il dura près de 50 ans.

Après la loi du 21 mars 1831 fut créée l’Association municipale dont l’objectif est de « contribuer au progrès de l’administration communale ». Celle-ci a publié un bulletin, l’Ecole des communes, qui subsista jusqu’en 1952 sous divers changements de noms. Il paraissait tous les mois.

En 1847 le vicomte Cormenin, Louis-marie de La haye, publia un petit livre intitulé Le Maire de village, un véritable code de déontologie de la fonction. « Avec de bons maires partout et des ministres médiocres, la civilisation, la grandeur et le bien-être de la France feraient plus de progrès qu’avec de bons ministres et de mauvais maires ».

A partir de août 1833 fut publié le Journal des conseillers municipaux. Celui-ci faisait une analyse rigoureuse des textes, et répondait aux questions des élus. De plus on pouvait y trouver des notions d’économie politique, des statistiques et des conseils pratiques d’amélioration de la gestion communale.

Des ouvrages « usuels » étaient également publiés : Manuel alphabétique de l’administration communale ou La mairie pratique de Paul Dupont, directeur de l’Association municipale

La formation fut d’abord assurée par le biais des revues. Ces périodiques, dont de nombreuses circulaires ministérielles incitent à l'abonnement, permettent aux maires de confronter leur expérience. La monarchie de Juillet a de ce point de vue été féconde. . En 1828, des juristes expliquent les lois nouvellement votées et leurs conséquences pratiques au plan municipal dans le Journal des communes. Devant le succès, d’autres journaux vont suivre : l’Ecole des communes ou le Journal des progrès administratifs. Des livres sont même publiés : Le Maire de village en 1847, recommandé par le Ministre de l’Intérieur, de même que le Manuel alphabétique, publié en 1801 et retiré en 1805 car épuisé rapidement.

Ce Manuel alphabétique indique aux maires où il faut apposer le cachet, si visa du sous-préfet est nécessaire, quel papier timbré il convient d’utiliser…Le plus amusant reste, sans doute, La Mairie pratique, publiée en 1836. C’est un " dictionnaire des formules, au nombre de plus de 1000 ". A chaque cas en correspond une, que le maire n’a plus qu’à reproduire en remplissant les blancs. Toutes les éventualités sont prévues, du procès verbal en cas de feu de cheminée à celui du feu ordinaire de chambre ou de grand incendie. Le maire, grâce à ce manuel peut même verbaliser un administré lançant " un aérostat garni d’artifices ou de matières combustibles enflammées "…

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