Les Marchands de l’Eau de Paris

Dans le grand mouvement d’expansion démographique et urbaine que connut alors toute l’Europe occidentale, Louis VI fit de Paris une « ville neuve » en plein essor dans tous les domaines. Il organisa les premières corporations, fixa le statut des bouchers, abandonna aux marchands la taxe jusqu’alors perçue par le fisc royal sur les bateaux de vin (1121). La communauté des marchands de l’eau prit ainsi naissance et grâce aux privilèges royaux successifs, se développa jusqu’à devenir l’autorité municipale parisienne.

Investie d’un pouvoir excessif, cette magistrature fut vénale avant d’être réformée par Louis IX. Celui-ci décida, vers 1258, de nommer un officier en lui attribuant les pouvoirs d’un bailli sans lui en décerner le titre, car le roi se considérait maître en dernier ressort de la capital.

Le prévôt royal était chargé de maintenir l’ordre dans la ville et d’assurer la police des métiers. Le premier officier investi de cette fonction fut Etienne Boileau. Celui-ci réorganisa une cour de justice propre à la ville, mais dont les arrêts étaient exécutoires dans l’ensemble du royaume pour tout ce qui concernait l’approvisionnement de Paris.

En contrepartie de la suppression de l’affermage de la prévôté de paris, Louis IX céda l’administration municipale au premier prévôt des marchands, Evrard de Valenciennes, ainsi qu’à quatre échevins. Ces 5 magistrats étaient élus pour deux ans et rééligibles au moins deux fois. Leur charge consistait à assurer la police des vivres et exécuter de nombreux travaux d’utilité publique : l’entretien des fossés, l’enlèvement de tout obstacle à la navigation sur la Seine, la construction des édifices publics, des remparts, des fontaines…etc.

Au XIV e siècle, la municipalité devint très complexe avec à sa tête un Bureau de la ville dirigé par le prévôt des marchands, puis un Conseil de la ville consulté pour les cas importants, et enfin l’Assemblée générale avec ses nombreux délégués.

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