La loy de Beaumont

La loy de Baumont-en-Argonne de 1182 fut à l’origine d’une mutation régionale de grande portée sociale, économique et politique. Des centaines de villes et communautés du pays « entre les deux empires » (royaume français et empire germanique), se firent concéder une charte issue de cette loy.

La grande innovation concernait l’instauration du régime municipal. L’élection du mayeur et des jurés relevait du suffrage universel local. Le mayeur devait jurer fidélité au seigneur et répondre devant les représentants de ce dernier « des redevances et fournitures de la ville ». Les magistrats municipaux ne pouvaient rester en charge plus d’un an sans le consentement général, ce qui rendait obligatoires les élections annuelles.

Les responsables de la commune étaient rémunérés : un denier payable par chaque nouveau bourgeois qui s’installait dans la ville ; 6 deniers par une personne ayant traité une autre de menteur ; 2 deniers en cas de vente d’un héritage ; 24 deniers pour attaque à main armée…etc.

La moitié du montant de certaines amendes devait être versée à l’archevêque, l’autre moitié revenant aux bourgeois pour la défense de la ville.

La loy de Baumont ne faisait allusion qu’une fois au « conseil des quarante sages bourgeois » ; il s’agissait vraisemblablement d’un conseil de notables dont l’origine était antérieure à la charte. Les « hommes quarante » étaient élus et leurs décisions prises conjointement avec le maire et les jurés « pour l’intérêt et l’honneur de la ville » avaient force de loi.

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